Économie numérique : des recommandations au gouvernement pour doter le Congo d’un cyberespace résilient

  1. Une réunion de haut niveau sur la cybersécurité et la cyber résilience que Brazzaville a abrité, du 28 au 30 janvier 2020, a permis d’identifier et de développer les besoins en matière de renforcement de la résilience de la République du Congo face à la multitude des menaces cybernétiques.
    L’Union européenne, à travers ses CYBER4DEV et GLACY+ a  choisi le Congo pour abriter ces assises. Au terme de trois jours de travaux à travers plusieurs sessions interactives entre les parties prenantes des recommandations ont été formulées en vue de contribuer à aiguiser la prise de conscience sur la nécessité de réagir vite face aux menaces émergentes avec le développement de l’économie numérique, mais surtout pour la bonne gestion des risques auxquelles tout le monde est confronté dans ce cyberspace.
    De ce point de vue, cette rencontre scientifique a recommandé le gouvernement congolais de ratifier la convention de Budapest sur la cybercriminalité, indispensable à la prévention des actes portant atteinte à la confidentialité, l’intégrité et la disponibilité des systèmes informatiques, des réseaux et des données ainsi que l’usage frauduleux de tels systèmes, réseaux et données, en assurant l’incrimination de ces comportements, tels que décrits dans la présente Convention, et l’adoption de pouvoirs suffisants pour permettre une lutte efficace contre ces infractions pénales, en en facilitant la détection, l’investigation et la poursuite, tant au plan national qu’au niveau international, et en prévoyant des dispositions matérielles en vue d’une coopération internationale rapide et fiable.
    Cette réunion de haut niveau de Brazzaville a, en outre, inscrit parmi les priorités l’organisation des cyberDril, qu’est une sorte d’exercice destiné à consolider la réactivité des participants professionnels de la sécurité informatique, à l’instar des opérateurs de télécommunications,  des fournisseurs des services informatiques, des organismes d’intérêt vital…) à faire face aux cyber attaques, au cours d’une stimulation  organisée et dirigée par l’agence nationale de la sécurité informatique.
    Ces intelligences ont fait, également, œuvre utile en demandant aux dirigeants congolais de mener une sensibilisation  sur les risques cybernétiques et sur le cadre juridique en vigueur, de parvenir à intégration  dans le système éducatif des modules sur la cybercriminalité et la cybersecurité, afin de mettre en place à long terme des pôles d’excellence sur les questions d’éducations.
    La moisson de ces jours d’échanges aura été, par ailleurs, la formulation d’autres recommandations portant sur le renforcement des capacités des personnels sur les procédures de lutte contre la cybercriminalité, la création d’une adresse électronique et d’un numéro téléphonique vert permettant aux citoyens de contacter les services de police pour des cas de cybercriminalité, le maintien de la collaboration et la coopération au niveau national et international, sur la mise à disposition des services en charge de l’application de la loi des ressources adéquates pour accomplir les missions qui leurs sont assignées dans le cadre du Cyber espace congolais, la création des chambres spécialisées en matière de cybercriminalité au niveau des juridictions de notre pays, sur la diligence pour l’adoption des textes d’applications et la mise en œuvre des procédures par secteur, la mise en place une plateforme d ‘échanges publique/privée pour les questions de cybersécurité avant la mise en place effective de l’ANSI, ainsi que la création d’une taskforce multisectorielle pour l’élaboration de la stratégie nationale de cybersécurité.
    Douze recommandations formulées au gouvernement congolais par les experts qui ont animés cette réunion de haut niveau, afin d’avoir un cyberespace résilient.
    Puisqu’au vu des grandes transformations digitales de ce siècle et ceux à venir, il y a urgence d’anticiper aujourd’hui sur la protection efficace des données. Le ministre congolais des postes, des télécommunications et de l’économie numérique, Léon Juste Ibombo, qui a ouvert les travaux, n’a pas manqué de rappeler le cadre juridique et légal qui régit, actuellement, le cyberespace congolais. « face aux complexités technologiques de la cybersécurité et vous comprendrez qu’il est normal que la plupart des gens aient beaucoup de difficultés à bien saisir la relation entre la cybersécurité et la protection des données privée. Je crois donc que de plus en plus de Congolais sont prêts pour une bonne dose de sensibilisation publique efficace à ces questions ».  Faisait observer le ministre Léon Juste Ibombo.
    Si l’augmentation des menaces digitales au cours de ces dernières années, ainsi que leur complexité impose la mise en place des barrières de plus en plus élevées pour les contrer. Il faut aller vers une protection des données plus globale et intégrée. C’est qu’il faut nommer la cyber-résilience. L’objectif est d’être capable, en permanence, de prévenir, d’identifier, de détecter, d’analyser toute menace et surtout d’y répondre et de récupérer toutes les données essentielles à la continuité de l’ouvrage.
    De ce rendez-vous du savoir s’est cristallisée l’idée de mettre tout en œuvre pour recruter et former les personnels congolais, pour qu’ils soient rapidement opérationnels, tout en leur offrant des parcours professionnels intéressants.