CEMAC-Economie numérique : Le Congo et le Gabon officialisent leur interconnexion à la fibre optique

La cérémonie marquant l’interconnexion officielle de la République du Congo à la République gabonaise, a eu lieu le vendredi 6 avril 2018, à Bakoumba, province du Haut Ogooué, département de Lekoko, au Gabon, sous le patronage des ministres des deux pays chargés de l’Economie numérique à savoir Alain Claude Bilie By Nze, du Gabon et Léon Juste Ibombo, du Congo.

Déjà interconnectés physiquement depuis le 14 février 2018, le Gabon et le Congo ont franchi, un pas décisif dans l’intégration sous régionale et la matérialisation de la volonté exprimée depuis 2007, par les chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEEAC de réduire la fracture numérique. Des voix se sont levées sur cette terre de Bakoumba pour saluer cet engagement des deux chefs d’Etat, congolais et gabonais, d’avoir conjugué au présent et au futur des efforts afin de conduire à son terme le projet d’interconnexion du Congo au Gabon.

Alain Claude Bilie By Nze, Ministre gabonais en charge du secteur de l’économie numérique a soutenu que « l’effectivité de la réussite du grand projet prouve que le Gabon et le Congo sont deux pays frères, liés par l’histoire, par la géographie, par les peuples et les cultures qu’ils portent… ». Ce qui lui a permis de « saluer la vision de bonne coopération et de parfaite intégration que porte si heureusement nos deux chefs d’Etat ». Dans cette perspective Alain Claude Bilie By Nze a trouvé les mots juste pour marteler que « la cérémonie de ce jour, qui consacre l’interconnexion entre le Gabon et le Congo, à travers les projets CAB 4 et CAB 3, vient apporter une pierre supplémentaire, une pierre angulaire à la construction de l’œuvre d’intégration économique entre nos deux Etats. »

Abondant dans la même optique que son homologue gabonais, Léon Juste IBOMBO, ministre congolais des Postes, des télécommunications et de l’économie numérique a placé l’événement dans la mémoire collective africaine et des deux Etats. Aussi a-t-il dit dans son mot de circonstance que « La cérémonie de ce jour, 6 avril 2018, symbolise plusieurs événements heureux. » De manière significative, Léon Juste IBOMBO a porté à l’attention de l’auditoire la symbolique de cette interconnexion, en tant, qu’elle est, « d’abord la matérialisation de la volonté de nos deux chefs d’Etat respectifs », de conceptualiser la dorsale en fibre optique d’Afrique Centrale. » « L’interconnexion entre nos deux pays permettra à nos entreprises, qu’elles soient nationales ou internationales de collaborer plus efficacement, plus vite et de créer de la valeur ajoutée pour tous », a renchéri le ministre congolais en charge de secteur, circonscrivant l’importance de l’œuvre accomplie par les deux pays.

De là à déduire que l’interconnexion entre le Gabon et le Congo par fibre optique constitue la première phase de la matérialisation du projet communautaire CAB débuté depuis 2015. Il relie le continent à l’Europe par câbles sous-marin SAT-3 et ACE en haut débit. L’objectif global de ce projet est de contribuer à la réduction du coût élevé des télécommunications/TIC sur le climat des affaires dans la sous-région. De même que l’on dirait que le Gabon et le Congo viennent de poser les jalons de la création d’emplois sous toutes ses formes et à l’extension de la production des biens et services contribuant à la réduction de la pauvreté.

Importance de l’interconnexion du Congo au Gabon

L’interconnexion déjà entre le Gabon et le Congo offre d’atouts indéniables aux deux Etats dans leur marche vers le développement de l’économie numérique. Léon Juste IBOMBO, ministre congolais en charge de l’économie numérique a fait savoir, pour la circonstance, qu’ « à partir d’aujourd’hui nous n’aurons plus besoin d’emprunter les routes numériques internationales pour collaborer entre pays frères. » A-t-il signifié avant d’ajouter que « les échanges digitaux vont fortement augmenter, la fracture numérique entre nos zones frontalières sera réduite et les populations profiteront d’un accès plus aisé au monde numérique, plus performant et moins cher. »

Par ailleurs, le Congo et le Gabon viennent de se doter d’un autre point d’accès à internet haut débit, pouvant leur permettre d’assurer régulièrement leur connectivité, même en cas de coupure du câble dans l’un comme dans l’autre sens.

De manière précise, M. Kassa Kassa en charge de transmission au projet CAB 4, a fait savoir qu’il est question de deux câbles interconnectés. Ce qui revient de dire, par exemple lorsque le câble sous-marin SAT-3 et ACE en haut débit est coupé du coté de Libreville, le trafic ne sera jamais interrompu. Puisque le Gabon pourra rester connecter par le câble WCS du Congo et vice-versa.

L’importance de cette interconnexion s’appréhende en ce qu’elle assure la continuité du signal. Et à Monsieur Kassa Kassa de dire, par conséquent, que la cérémonie de ce 6 avril a consisté en la démonstration de l’effectivité du câblage et de la transmission du signal.

Donc, tout fonctionne normalement. Un test de vidéo-conférence à partir de Bakoumba aura été l’occasion de s’assurer de la mise à disposition de certain nombre de circuits démontrant de l’effectivité de la réussite de ce projet d’intégration sous régionale.

Ce qu’il faut retenir

Côté gabonais, ce sont 1100 km de fibre optique qui ont été déployés à travers le pays, jusqu’à la frontière, pour cette interconnexion avec le Congo. Ils représentent la phase 1 de la composante 4 du CAB Gabon. Les travaux réalisés par la China Communication Service International (CCSI), ont été cofinancés à hauteur de 33 millions de dollars US (17,6 milliards FCFA) par la Banque mondiale. Côté Congolais, ce sont, en outre, 520 km de fibre optique qui ont été installés à travers le pays jusqu’à la frontière par Huawei. Ils représentent la composante 3 du CAB Congo. Les travaux, également cofinancés par la Banque mondiale, ont bénéficié d’une enveloppe de 15 millions de dollars US (8 milliards FCFA).

L’interconnexion par fibre optique du Gabon au Congo, dont les travaux avaient été lancés en 2015, marque un pas de plus vers le maillage total de la sous-région en connectivité Internet haut débit. Pour les deux pays, cette infrastructure télécoms va contribuer à la réduction du coût élevé des télécommunications/TIC, faciliter l’accès des populations au haut débit et améliorer le climat des affaires.