Ce lundi matin 14 décembre 2020, devant la façade principale du siège de la société publique, Congo-Télécom, tels des vouvouzelas, ses agents ont pollué l’atmosphère et rendu difficile le climat de travail aux administrations évoluant dans le périmètre de Congo Pharmacie, au Centre-ville de Brazzaville. Une situation qui a poussé le ministre de tutelle, qui devait arriver sur les lieux pour une rencontre et échange avec les partenaires sociaux et la direction générale, d’apporter des éclairages, sur l’incompréhension de ce qui serait à l’origine de cette situation.
Le ministre des Postes, des télécommunications et de l’économie a tenu, bon gré mal gré, à rencontrer la direction générale et les partenaires sociaux de cette société publique, pour un dialogue social portant sur le contenu à donner à la concession d’une partie des 24 brins de la fibre optique et comment fallait-il l’appréhender ?
Le climat malsain, fait des mouvements de désobéissance et de désordre entretenu ce matin par les agents de Congo-Télécom ne pouvait pas s’expliquer. Mais il n’a pas permis au ministre Ibombo de rencontrer ses interlocuteurs, tel que le précisait un communiqué de presse du cabinet du ministre, publiée en weekend annonçant l’organisation d’un dialogue social pour dissiper le malentendu et éclairer les incompréhensions des uns, ainsi la mésinterprétation, des autres.
Il faut retenir que, dans le cadre de la construction du boulevard énergétique, il avait été adossé à cette ambition du chef de l’Etat congolais, sur le réseau de la société électrique E2C ex SNE un câble de fibre optique de 24 brins, dont les travaux de construction ont pris en 2011.
Ce rappel historique ainsi fait, le ministre Ibombo a précisé que depuis cette date, une seule partie de ce réseau est exploité, pour de si lourds investissements. « A la vérité Congo Télécom utilise 4 brins de toute cette puissance. Et suite à l’étude diligentée par l’ex SNE en 2015, à travers un cabinet de renom, il a été conclu, avec l’aval du régulateur, qu’est l’ARPCE, sa mise en exploitation par les opérateurs privés. », A soutenu le ministre des Postes, des Télécommunications et de l’économie numérique
Dès cet instant, plusieurs opérateurs avaient, ainsi manifesté leur désir de gérer cette infrastructure.
D’où la démarche du gouvernement, à travers un partenariat public-privé de concéder ce réseau. Ceci dans le but de maximiser les investissements de l’Etat, ainsi de faire que cette infrastructure insuffisamment exploitée ne tombe pas dans une obsolescence ; et par la même occasion booster le secteur de l’économie numérique, au Congo. Une manière de trouver des ressorts et des ressources à la matérialisation de l’engagement 5 du président de la République, inscrit dans son programme de gouvernement, à savoir la marche vers le développement. « Arrimer le Congo au développement de l’économie numérique. »
Au cours des négociations pour la gestion optimale de la fibre optique, le gouvernement a pris le soin de dédier 8 brins à la souveraineté. Il sied de retenir que l’opérateur public, qu’est Congo télécom n’exploite que 4 brins sur les 24 formant la capacité installée de cette fibre optique.
La concession dont il est question ne porte sur le reste des brins de la fibre optique jusqu’à ce jour inexploités qui, dans le cas contraire, peuvent tomber en désuétude ; par conséquent être considérés comme un investissement nul pour l’Etat. Alors que son exploitation par un autre opérateur, loin d’être synonyme de concurrence pure et simple générerait des dividendes à l’économie nationale. In fine, cette concession permettrait au consommateur final, qu’est le peuple, le contribuable congolais, d’avoir accès, à moindre cout à la fibre optique dans les ménages.
Ce qui revient à dire que la concession, mal perçu par la direction générale et les agents de Congo Télécom n’entrave nullement l’évolution de cette société étatique, qui, en réalité devrait poursuivre ses réformes pour arriver à exploiter la totalité des 4 brins, qui ne le sont qu’en partie, jusqu’à ce jour.
Or avec la libéralisation depuis 1997du secteur Congo-Télécom ne devrait pas concevoir la concurrence à laquelle elle ferait face dans le cadre de cette concession ; mais une manière de se rendre compétitive, sous le regard du régulateur, à savoir l’agence de régulation des postes et communications électroniques (ARPCE).
Au ministre Ibombo de renchérir « Ce n’est pas le programme couverture national en Télécommunication, qui a été concédé, mais une partie du câble de garde en fibre optique déployé sur le réseau THT de la E2C. » Avant de déplorer la désinformation et l’intoxication de l’opinion en vogue dans les milieux de Congo télécom.
De ce point de vue il a lancé une invite au ressaisissement à la direction générale et à l’ensemble des travailleurs de Congo-Télécom.
Tout porte à croire que l’administration et les administrés de Congo-Télécom entendront raison ; puisque le Congo, qui a tant investi dans la construction et du boulevard énergétique et de la fibre optique à travers le territoire national, veut rentabiliser et viabiliser tout ce qui a été dépensé en termes d’argent et d’énergie.